Une femelle parasitoïde Diaeretiella rapae s’apprête à pondre dans un puceron cendré du chou Brevicoryne brassicae. Au centre, un puceron parasité ou momie dorée.
Contrôle biologique du puceron cendré du chou par le parasitoïde Diaeretiella rapae

Le délai d'arrivée du parasitoïde Diaeretiella rapae conditionne l'efficacité du contrôle biologique du puceron cendré du chou

L'efficacité des stratégies de lutte biologique utilisant des parasitoïdes, qu'elles soient basées sur des lâchers ou sur des mesures visant à favoriser leur action, dépendent du délai précis d'arrivée des parasitoïdes après la colonisation des parcelles par les ravageurs.

Cette étude réalisée par des chercheurs de l'Igepp avait pour objectif de déterminer l'impact du délai entre l'infestation par le puceron cendré du chou Brevicoryne brassicae et le lâcher de son parasitoïde spécialiste Diaeretiella rapae comparé à celui du mode de lâcher, en une fois ou fractionné, sur la dynamique de la population de pucerons et sur la croissance de la plante. Quand les parasitoïdes étaient lâchés dès le début de l'infestation par les pucerons, 89,6% des pucerons étaient parasités un mois après, et les dégâts sur le chou étaient très faibles. Le même lâcher réalisé deux semaines après aboutissait à un contrôle partiel de la population de pucerons un mois après, mais la croissance du chou était altérée. L'introduction la plus précoce du parasitoïde dans le système conduit a une régulation efficace de l'hôte, et l'apport fractionné des parasitoïdes, souvent préconisé, n'a pas permis d'augmenter l'efficacité de contrôle, quelque soit le délai de lâcher.

Ces résultats ont des conséquences importantes pour le choix des stratégies à mettre en œuvre pour obtenir un contrôle efficace de ce ravageur par son parasitoïde. Une décision de lâcher basée sur le suivi des populations de pucerons, telle qu'elle est réalisée dans le cadre de programme de Protection Biologique Intégrée (PBI) induit un délai et une efficacité moindre. Des stratégies basées sur la conception de plantes relais, ou des mesures visant à favoriser une hivernation proche des parcelles et une arrivée précoce des parasitoïdes semblent plus pertinentes pour espérer une régulation biologique efficace.

Neuville S., Le Ralec A., Outreman Y. & Jaloux B. (2015). The delay in arrival of the parasitoid Diaeretiella rapae influences the efficiency of cabbage aphid biological control. BioControl, on line. DOI