Pomme de terre

Pomme de terre

Pomme de terre économe en intrants

(programme en attente de financement)

Coordinateur : Nathalie Moutier

Contexte

La pomme de terre est la 3ème production agricole mondiale à destination de l’alimentation humaine derrière le riz et le blé. La production annuelle française est comprise entre 6,5 et 7 millions de tonnes. Elle est largement excédentaire puisque la France est le premier exportateur mondial de pomme de terre de consommation (hors produits transformés) et le deuxième exportateur de plants de pomme de terre derrière les Pays-Bas.

Cultivée sur plus de 150 000 ha en France, c’est une culture exigeante, confrontée à de nombreuses contraintes (climatiques, techniques, sanitaires). Elle est soumise à de nombreux bioagresseurs aériens et telluriques qui peuvent avoir des conséquences désastreuses sur les rendements et la qualité des récoltes. Pour lutter contre les ennemis de la culture, la lutte chimique est le plus souvent indispensable, si bien que l’Indice de Fréquence des Traitements (IFT) moyen pour la pomme de terre (=16) est le plus élevé parmi ceux des grandes cultures en France.

Sur ces 150 000 ha, moins de 3% est en Agriculture Biologique alors que 8,3% des surfaces nationales en production végétale sont en AB. En situation de faibles intrants et en AB, le levier variétal est l’un des principaux leviers pour disposer des multiples résistances génétiques nécessaires à une production de qualité en pomme de terre de consommation et de plant. Au-delà des résistances aux bioagresseurs, certains caractères variétaux d'adaptation agronomique à la culture faibles intrants et/ou à l’AB pourraient s’avérer importants : vigueur au départ, couverture du sol, efficience de valorisation de la fumure organique, …. Il est donc nécessaire d'identifier les caractères d’intérêt pour développer des variétés de pomme de terre adaptées à ces modes de conduite, en sélectionner de nouvelles et favoriser leur inscription. 

Objectifs

 Nos objectifs seraient les suivants :

  • Identifier et hiérarchiser les besoins en matière de variétés économes en intrants (de la production à la distribution, pour le marché du frais et de la transformation), et les problèmes techniques pour lesquels la sélection peut apporter une réponse (au moins partielle).
  • Déterminer, par une approche participative impliquant les acteurs de la filière (sélectionneurs, producteurs, transformateurs, distributeurs, consommateurs) les caractères potentiels d'adaptation aux spécificités et contraintes de modes de production plus économes en intrants (pour le plant et la consommation) et aux besoins du marché que devraient présenter ces variétés de pomme de terre.
  • Sur la base de ces caractères, concevoir des idéotypes variétaux adaptés à ces modes de production ; identifier dans le matériel génétique existant, les génotypes en fin de sélection ou les variétés déjà inscrites, ceux qui correspondraient à ces idéotypes et les mettre à l’épreuve au sein d’un réseau pluriannuel d’évaluation variétale.
  • Sur la base des résultats obtenus, hiérarchiser ces caractères d’adaptation, fournir aux acteurs de la sélection et de la recherche-expérimentation des préconisations, quant aux critères à observer en priorité dans les essais de criblage variétal ou d’évaluation post-inscription et poser les bases d’un “index” permettant de caractériser les variétés adaptées lors de leur inscription au Catalogue.

Grâce à ce travail, il serait possible de réfléchir au dispositif adéquat de sélection, à la méthodologie d’évaluation multi-critères et au réseau à mettre en place pour l'évaluation de ces variétés de pomme de terre économes en intrants et faciliter leur inscription au catalogue. Nous pourrions proposer des modifications du guide technique d’inscription afin d’évaluer les caractères retenus, lors des phases d’inscription des nouvelles variétés, et ainsi mentionner le niveau d’adaptation des variétés concernées à des modes de production plus économes en intrants, notamment à l’AB.

Contact

nathalie.moutier@inrae.fr