Pomme de terre

Pomme de terre

Contexte et enjeux

Pommes de Terre

Les travaux de l’IGEPP sur la pomme de terre concernent le maintien, la caractérisation et l’exploitation des ressources génétiques françaises "Pomme de terre et espèces apparentées", la résistance aux maladies et le développement d’outils de détection des agents pathogènes.

Avec une production mondiale d’environ 325 millions de tonnes en 2010 (FAOSTAT, 2012), la pomme de terre (Solanum tuberosum) est la troisième culture mondiale à destination de la consommation humaine derrière le blé (696 Mt) et le riz (653 Mt). La pomme de terre est une des cultures qui a le plus fort rendement à l’hectare (en tonnes de matière fraiche) et son cycle court permet d’assurer jusqu’à 3 récoltes par an dans des régions aux climats favorables. Elle apparaît donc aujourd’hui comme une solution incontournable au problème de la progression démographique et de la faim dans le monde, d’autant plus qu’elle peut être cultivée sous un grand nombre de latitudes et dans pratiquement toutes les conditions pédo-climatiques (à l’exception de la zone équatoriale).

Outre la problématique de segmentation des marchés qui nécessite de mettre au point des variétés pour les différents usages, les sélectionneurs et les producteurs sont principalement confrontés aux problèmes sanitaires. Il existe plus de 60 parasites (dont 27 sur liste de quarantaine) qui peuvent avoir une incidence économique et dont la transmission est favorisée par le mode de multiplication végétatif de la plante. Les enjeux sanitaires et environnementaux sont donc majeurs et l’Inra consacre d’importants moyens de recherche à la lutte contre les parasites et ravageurs, en particulier :

  • Phytophthora infestans, agent du mildiou qui sévit surtout dans les régions humides et conduit à un emploi massif de fongicides (IFT = 16) ;
  • les nématodes (Globodera pallida,Meloidogyne sp.) ;
  • certains virus (PVY) ;
  • quelques bactéries (Pectobacterium,Dickeya, Ralstonia).

 L’essentiel des moyens INRAE sur la pomme de terre est concentré sur le centre de Rennes au niveau de l’IGEPP sur les sites du Rheu (35) et de Ploudaniel (29). Diaporama sur les recherches à Ploudaniel.

Pour en savoir plus sur le groupe filière INRAE des Fruits, Légumes et Pommes de terre :
http://www.inrae.fr/groupes-filieres/Filieres-Vegetales/Filiere-Fruits-Legumes-et-Pommes-de-terre

Principales thématiques 

1 - Concevoir des génotypes améliorés pour la résistance aux bioagresseurs (mildiou, nématodes, bactéries, virus) et caractériser les déterminants génétiques de l’interaction plante/bioagresseur ;

2 - Elaborer des stratégies de lutte durable contre les bioagresseurs (identification des parasites, meilleure connaissance de leur biologie et de l’évolution de leurs populations, étude de la durabilité des résistances) ;

3 - Concevoir des systèmes de culture compétitifs et durables (création de variétés multi-résistantes, déploiement de variétés résistantes dans différentes conditions de culture, modélisation, développement de moyens de lutte alternatifs) ;

4 - Mettre au point des outils de détection de parasites performants qui permettent de renforcer la qualité du plant français (en lien avec la FN3PT et dans le cadre de l’UMT INNO-PLANT mise en place en 2012).

Contribution de l'IGEPP

Au total 43 personnes sont impliquées dans des recherches sur la pomme de terre au niveau de l’IGEPP, dont 33 agents INRAE et 10 personnes mises à dispositions (FN3PT et GNIS). Ces 43 agents se répartissent en 21 chercheurs, ingénieurs et assistants-ingénieurs et 22 techniciens et adjoints techniques). 17 agents travaillent sur pomme de terre sur le site de Ploudaniel et 26 agents au Rheu.

Ce personnel utilise l’ensemble des infrastructures et plateaux sur les sites du Rheu et de Ploudaniel et bénéficie d’un accès privilégié aux Unités Expérimentales de proximité (UE La Motte et UE RGCO).

Les agents impliqués en recherche sur la pomme de terre se trouvent dans les équipes Biodiversité et Polyploïdie (BP) pour le maintien et la caractérisation des Ressources Génétiques « Pomme de terre et espèces apparentées », Résistance et Adaptation (RA) pour les travaux sur les bioagresseurs, la résistance des plantes et l’épidémiologie et pour les travaux sur les virus et leurs vecteurs.

Unité Mixte Technologique InnoPlant

L’UMT (Unité mixte technologique) InnoPlant, née en 2012 de la volonté de la FN3PT et de l’INRAE de renforcer leurs collaborations au service de la compétitivité de la filière française du plant de pomme de terre, est hébergée dans les locaux de l’IGEPP (Le Rheu et Ploudaniel). Cette UMT, qui associe également pour certaines thématiques le GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants) et l’ACVNPT (Association de Créateurs de Variétés Nouvelles de Pomme de Terre), affiche l’ambition de devenir une structure de référence en Europe. Cette ambition est fondée sur un programme de travail associant recherche, développement, prospective et transfert sur quatre thèmes majeurs pour la compétitivité de la filière :

  • la qualité sanitaire des plants. Dans un contexte de contraintes éco-environnementales, il s’agit de développer des travaux de caractérisation et d’épidémiologie des parasites majeurs et/ou émergents, de mise au point de techniques innovantes de détection et de contrôle.
  • La sélection variétale avec l’amélioration des résistances génétiques durables aux bioagresseurs.
  • Le développement de stratégies intégrées de production.
  • Des actions plus prospectives dans le domaine économique afin d’accroître la compétitivité de la filière plant, tant en Europe que pour l’exportation et de répondre aux attentes des utilisateurs.

http://www.umt-innoplant.fr/

 Contacts : Didier Andrivon et Marie-Claire Kerlan

Programmes en cours

Dans ce dossier

L’objectif de cette équipe est de décrire, maintenir, structurer la diversité et de comprendre les mécanismes génétiques en jeu dans la stabilisation d’espèces polyploïdes et dans la régulation des recombinaisons entre les génomes d’espèces apparentées afin d’optimiser l’exploitation de la diversité génétique chez certaines espèces cultivées dont la pomme de terre.

L’objectif de cette équipe est de comprendre les interactions plantes/bioagresseurs et de caractériser les processus adaptatifs à l’œuvre dans les agro-écosystèmes en vue d’optimiser le choix des constructions génétiques (association de QTLs de résistance, prise en compte des composantes de résistance ontogéniques et architecturales, intérêt de la résistance partielle) conférant la résistance et leur déploiement pour limiter le développement des populations de bioagresseurs

L’objectif de cette équipe est la compréhension du fonctionnement des populations et des communautés d’insectes associés aux agro-écosystèmes et de leurs réponses adaptatives face aux pressions environnementales, en vue de contribuer à la mise en place de systèmes de protection des cultures durables.