Castel Magda

Castel Magda

Écologie et évolution théoriques des parasites de plantes annuelles

Thèse débutée fin 2010
Financement : INRA / Région Bretagne
Encadrement : Didier Andrivon
 
Résumé :

Les écosystèmes agricoles tempérés sont caractérisés par l'absence périodique de plantes hôtes, qui peut avoir un impact sur l’évolution des parasites. Pour être durable, la protection des cultures doit intégrer le potentiel évolutif des parasites. Cela nécessite une vision épidémiologique à long-terme,a prioripeu accessible à l’expérimentation, et rend le recours aux modèles épidémiologiques pluriannuels particulièrement pertinent. Nous considérons une famille de modèles dits semi-discrets, correspondant à différents cycles de vie, selon le mode de reproduction du parasite (sexué ou asexué) et son mode d'infection primaire (aérien ou tellurique, i.e. avec densité-dépendance négative ou pas, respectivement). Sous l'hypothèse d'un compromis entre multiplication pendant la saison et survie de saison en saison, une analyse de dynamique adaptative montre qu’une différentiation temporelle de niche écologique peut conduire à la diversification et à la coexistence de parasites dits aériens. Ces résultats sont cependant obtenus sous l'hypothèse d'une reproduction strictement asexuée, ce qui ne correspond pas à la biologie de tous les parasites de plantes. Certains parasites produisent des formes de survie par reproduction sexuée auto-incompatible. Or, quand la reproduction sexuée est obligatoire, la nécessité de trouver un partenaire sexuel compatible induit de la densité-dépendance positive à faible densité (effet Allee démographique). Sous l'hypothèse d'un compromis entre multiplication asexuée pendant la saison et allocation des ressources pour la production de formes de survie par reproduction sexuée, nous montrons que l'évolution peut notamment conduire à la coexistence d'un morphe avec reproduction strictement sexuée, et d'un morphe qui se reproduit par parthénogenèse cyclique. Cela nous permet d'émettre une nouvelle hypothèse (les effets Allee ou la densité-dépendance positive) expliquant le polymorphisme souvent observé en termes d'investissement dans la reproduction asexuée chez les parasites des plantes.